La première émission en intégralité! (52')

Ce blog est dédié à notre ami Maurice Padiou, ancien grand reporter puis rédacteur en chef du Républicain Lorrain, chroniqueur à Radio Jerico Metz, dont nous avons appris le décès brutal jeudi 6 mai ,durant notre séjour en Pologne.

lundi 10 mai 2010

Jour 5. Pluie sans brouillard

Comme pour beaucoup de collégiens et lycéens de ma génération, le documentaire d'Alain Resnais "Nuit et Brouillard" a été un choc au cours de ma scolarité, la chanson de Jean Ferrat "Ils étaient vingt et cent" ...et ce jeudi 5 mai 2010, nous franchissons l'entrée "Arbeit macht frei" d'Auschwitz.


Réveil à 7 heures à Cracovie. Tiens il pleut...encore...tram, bus, à 10 h 30, l'autocar s'arrête à Oswiecim, Auschwitz.

Avec Agnes et Romann, nous ne savons pas encore comment va s'organiser notre visite des camps d'Auschwitz et Birkenau. Serons nous autorisés à l'enregistrer, à prendre des photos à l'intérieur des bâtiments ? A l'extérieur, pas de problème. A priori les camps se visitent avec un guide. En trouverons nous en français? Les visites sont encadrées dans le musée et il est nécessaire, en principe, de caler tout cela un bon mois à l'avance. Agnes a pris contact depuis le bus et cela semble s'arranger.
Dès notre arrivée, nous serons pris dans le tourbillon des groupes visitant le camp. Une première guide refuse le micro, heureusement Waldemar Nieckarz accepte si les accompagnateurs d'un groupe de collégiens corréziens donnent leur accord. Jean-Louis Véronet, enseignant qui a été en poste en Lorraine, est ravi de nous accueillir.


Et la visite commence au pas de course. 1 million de personnes ont été exterminées à Auschwitz-Birkenau et aujourd'hui 1 million de visiteurs découvrent le site chaque année. Autant dire que le recueillement est difficile.


Les bâtiments, salles, se succèdent sans que nous ayons forcément le temps de saisir la charge émotionnelle de chaque lieu. Des montagnes de valises avec noms et adresses, lunettes, cheveux, brosses, cirage, prothèses, cartouches de gaz Cyclon B, chaussures...détail technique : ces chaussures, restées dans le camp, sont celles qui étaient de moindre qualité, les autres étaient réutilisées ailleurs, aujourd'hui pour les préserver, elles doivent être traitées, une à une, tous les 5 ans. Exposés également, 3 tickets de train, les juifs grecs, pensant venir travailler dans les camps, devaient payer leur voyage vers la mort...




Mais nous devons déjà repartir vers d'autres salles, d'autres bâtiments...Le mur de la mort, le bloc de la mort avec sa cellule 18 où fut incarcéré le père Maximilien Kolbe, qui, en sauvant la vie d'un autre déténu, a été lui même assassiné. Dans la cellule 20, les prisonniers mouraient par asphyxie par suite de manque d'air. Dans la 22 se trouvent 4 petits cachots d'une superficie de 90 cm X 90 cm où l'on enfermait debout, par cachot, 4 prisonniers ; la nuit en cellule et le jour au travail...


Nous pourrions ainsi relater sur des dizaines de pages l'histoire de ces camps, heureusement les documents, témoignages écrits et filmés existent...Difficile de dire ce que l'on ressent au terme d'une telle visite...jusqu'où la barbarie humaine peut-elle aller...et comment les hommes n'ont ils pas à ce jour tiré les leçons de l'histoire.


Lisez par exemple "Les bienveillantes" de Jonathan Little. 1400 pages "secouantes".


Passage à Birkenau dont l'entrée avec son mirador et sa voie ferrée sont dans la mémoire collective. Impressionnants les chiffres....une ville de 100 000 prisonniers, 300 baraquements sur 175 hectares.

69000 français ont été déportés à Auschwitz-Birkenau et la plupart assassinés.


Ce jeudi est pour nous une journée transports en commun. bus et train...alors que la pluie semble enfin observer une trève. Direction Rzesow (Jéchouff), 150 km à l'est de Cracovie, à 80 km de la frontière ukrainienne. Agnès nous conduit vers ses petites Carpates. Walter, son mari, nous récupère en gare et nous découvrons leur grand chalet polonais. Nous ne savons plus très bien, vu son architecture, son matériau de construction, tout en bois, si nous sommes en Pologne, au Canada ou en Suisse...
Nous vérifierons au lever du jour.

Après Gerard et la banque, Bruce et la vodka, Hugh et l'ice tea, si vous souhaitez une chanteuse en Pologne, demandez Cameron ou sa cousine polonaise...

1 commentaire:

  1. Je conseille à tout un chacun la lecture du livre de Stéphane Bruchfeld et Paul A.Levine qui est au programme obligatoire dans les écoles suédoises... Le titre:
    "Ditez-le a vos enfants"-histoire de la Shoah en Europe, 1933/1945- traduit en français et paru aux éditions Ramsay, paris 2000

    RépondreSupprimer